François Marc DUJARDIN,
"Capitaine de prise
corsaire" de Robert Surcouf
Notes
tranmises par Patrick DUJARDIN
d'après A. Toussaint, Ch. Cunard, R. Surcouf,
D. Lailler et F. Roubidou,
Archives municipales, départementales et de la
marine et récits de famille
En l'an 6, Robert Surcouf engage François Marc DUJARDIN comme premier Lieutenant-major pour sa nouvelle "course" à bord du trois mâts "La CLARISSE ". Il est le premier dans la liste ( après le capitaine en second, son frère Nicolas Surcouf) et le plus âgé des 12 officiers-Majors, La
« CLARISSE
= 200 Tonneaux de 14 canons de douze, de dix canons de huit,
avec un équipage de 105 hommes d’élite de Saint-Malo et de
Nantes et 8 étrangers. François est un homme d’expérience. Capitaine de navire de commerce. Il a été choisi pour sa compétence hauturière, sa capacité à vendre les cargaisons et les prises, et ses liens avec la famille Surcouf. Le départ, pour les mers d’Asie, a lieu de Painboeuf près Nantes, le 1er fructidor ( 18 août 1798 ). A.
Toussaint : Son arrivée à Bourbon dû provoquer une grande curiosité. En effet, depuis le début de la guerre, c’est le troisième Navire ou plutôt, équipage, venant de métropole et le premier depuis 1796. « Les autorités de Bourbon voulurent faire vendre la cargaison dans l’île. L’arrivée de la « Clarisse » le 1er janvier 1799 à l’île Bourbon, permit à Surcouf de s’opposer à cette vente, car il savait tirer meilleur profit à l’île de France ou il était arrivé en premier le 15 frimaire de l’an VII (5 décembre 1798). Les autorités, furieuses, firent payer des droits de douane sur la cargaison. Cette pratique était pourtant normale à l’époque. La vente avait habituellement lieu dans le port d’atterrissage ». L’incident est relaté dans une lettre de François Evin adressée le 15 mars 1799, au directeur de la douane de l’île de France pour lui demander de déduire le montant des droits payés à Bourbon, soit 400 piastres, de ceux acquittés à Port-Louis. Ceci n’arrangea pas les relations entre les deux îles rivales. Le 1 er janvier 1799, François Marc DUJARDIN retrouva donc Surcouf et la « CLARISSE » à Saint-Denis-de-Bourbon. Surcouf reparti le 5 janvier 1799 à 9 heures du matin et atterrit à Port-Louis de l’île de France quelques jours plus tard. François quitta Bourbon le 18 janvier seulement, suite aux divers démêles et arriva à Port-Louis le 26 janvier. La vente du navire et de sa cargaison rapporta 451.026.344 livres soit 45.102 piastres ou 400.000 F de l’époque. C’était un très bon butin. _________________ La "CLARISSE" quitte l’île Bourbon pour une nouvelle croisière le 23 août 1799 qui durera jusqu'au 6 février 1800. Ch. Cunard :
François conduit le navire à l’Ile de France ou il arriva un mois après, le 4 novembre 1799. Le jugement n’a pas été retrouvé. D’après la déclaration du capitaine de prise, François DUJARDIN, faite aux autorités lors de son arrivée, le navire avait à son bord, 250 barriques de vin portugais, 86 000 piastres, une certaine quantité de monnaies d’or et d’argent. Le navire fut vendu pour 7 500 piastres. Sa cargaison consistait principalement en argent monnayé pour une valeur de 116 000 piastres. Une piastre valait 5 F 50 centimes jusqu’en 1810. C’était une prise de très grande valeur. Ce sera la plus grosse de toute l’expédition. Le sabre de François Marc a été donné à Louis Fidèle Marie DUJARDIN, son frère ( né le 7/9/1789 à Cancale), puis a son petit-fils François Léon (né le 7/10/1853 St Coulomb) et enfin à Francis Louis DUJARDIN, Pharmacien à St Malo (né le 16/9/1880 à Cancale, décédé le 12/2/1971 à Saint-Malo) qui l'a offert au musée de St Malo ainsi qu’un jeu de carte aux figures très intéressantes. Patrick DUJARDIN le 7 octobre 2003 |